La CLIS s’est réunie le jeudi 26 janvier 2012 avec :
- Deux responsables de SITA ;
- Deux représentantes de la sous-préfecture ;
- Une représentante du conseil général ;
- Une représentante de la mairie ;
- Un membre du ROSO ;
- L’inspecteur des installations classées ;
- Le maire de Lévignen ;
- Quatre membres de l’association Crépy environnement et qualité de la vie.
La séance débuta par un bref historique de l’installation :
- Ouverture en 1978 ;
- Extension aux casiers n°1 et 2 en 1995 ;
- Valorisation électrique du biogaz en avril 2002 ;
- 1ére mise en conformité à la suite d’un arrêté préfectoral d’avril 2003 ;
- 2ème mise en conformité en janvier 2008 ;
- Suspension de l’activité de l’exploitation en juin 2009 ;
- 3ème mise en conformité après arrêté préfectoral de décembre 2010 ;
- Travaux effectués à partir de janvier 2011 pour une réouverture du site en juin 2011 et mise en exploitation du casier n°3.
Le responsable de l’agence de stockage SITA IDF-Oise, Mr CLISSON, a rappelé l’implantation de SITA IDF-OISE avec 8 centres de tri, 9 installations de valorisation énergétique, une unité de compostage et 12 ISDND. Il fit également une rapide description du site de 40 hectares avec 6,5 hectares en activité et dont la fin de l’exploitation est prévue pour 2019 suivi d’une surveillance d’une durée de 30 ans.
5 employés sont chargés de la gestion de l’ISDND de Crépy en Valois. Un composteur de déchets et un chargeur à chenilles sont deux engins de chantier nécessaires pour l’enfouissement des déchets.
Ce site, certifié ISO 9001 et 14001, a une capacité de 1 200 000 m3 dont 120 000 tonnes annuellement.
L’accent a été mis sur l’imperméabilité passive et active.
Le dôme du casier N°1 s’élève à 25 m et la côte par rapport au niveau de la mer est de 162 m. Depuis la terre s’est compactée et un léger affaissement a été constaté.
L’aménagement en fond du casier n°3 est composé du bas vers le haut :
- D’un géotextile de renforcement visant à assurer la parfaite stabilité dans le temps de l’ensemble ;
- D’une couche d’1 mètre d’argiles venue de Vauciennes et de la région de Seine et Marne. Ces argiles ont été remaniées et compactées de façon à obtenir une très forte imperméabilité. Cette couche est renforcée par un géotextile bentonitique : la bentonite est une argile très fine et gonflante, parfaitement imperméable. Une goutte d’eau mettrait 30 ans pour traverser cette épaisseur ;
- D’une géomembrane en polyéthylène haute densité ;
- D’un géocomposite de protection et drainage.
Un point bas est aménagé en fond du casier et équipé d’un puits de pompage des lixiviats.
Les lixiviats (eaux de pluie ayant percolé au travers des déchets) sont collectés en fond de casier, pompés et traités sur la station communale exploitée par la SAUR.
Les eaux pluviales provenant des zones réaménagées sont collectées par des fossés périphériques et dirigées vers 3 bassins tampons et de décantation. Les eaux sont analysées par une société indépendante.
Si elles ne sont pas polluées, elles sont rejetées dans le milieu naturel. Si tel n’était pas le cas (jamais produit), elles seraient traitées avec les lixiviats récupérés et traités au niveau de la station d’épuration par la SAUR. Les lixiviats sont analysés trimestriellement par une société indépendante et certifiée. La qualité des eaux souterraines, actuellement conforme, sauf en aval immédiat de l’ancienne zone dépourvue de membrane imperméable, est contrôlée semestriellement par 6 piézomètres.
La récupération du biogaz est également en cours. Des puits installés tous les 30 mètres de diamètre aspirent le gaz véhiculé dans de nombreux tuyaux qui parcourent l’ensemble du site. Aucun risque de fuite puisque le circuit de récupération fonctionne en dépression et alimente la torchère et le moteur de production électrique.
La plateforme de valorisation du biogaz représente un investissement de 2 millions d’euros. Elle condense le gaz, élimine l’humidité, refroidit et filtre ce matériau constamment analysé pour vérifier sa concentration et sa composition.
Ce gaz est injecté dans un groupe électrogène composé d’un moteur de 1800 chevaux et de 16 cylindres. Ce système peut brûler jusqu’à 750m3 de gaz par heure et produire 1250kw/h d’électricité 24 h sur 24, nécessaire à la consommation de 3500 foyers ou 9000 personnes. Cette électricité est revendue à EDF sur la base de 5 à 8 centimes le KW loin du prix payé par EDF aux particuliers. Au maximum 3 groupes de production d’électricité peuvent être aménagés sur le site de Crépy en Valois.
Un centre de supervision pilote l’ensemble de cette plateforme de valorisation. En cas d’arrêt inopiné du groupe électrogène, la torchère d’une capacité de 1000m3/heure entre automatiquement en fonction puisque la société a obligation d’éliminer le gaz extrait de la décomposition des déchets ménagers.
Vue aérienne du site d'une superficie de 40 hectares
Depuis l’ouverture en juin 2011, stockage de près de 40 000 tonnes dont 15370 tonnes provenant de départements limitrophes dans la limite de 20% des déchets collectés. Les déchets ménagers ne représentent que 6300 tonnes (16%). Un système a été mis en place pour humidifier les déchets et provoquer une décomposition plus rapide. 14 000 tonnes de terres souillées ont été récupérées pour la couverture des déchets mais après une analyse du contenu.
Les déchets apportés par les industriels sont acceptés suivant un cahier des charges très strict.
La société SITA a pris conscience des enjeux écologiques avec un suivi des zones réaménagées (400 hectares sur l’ensemble des sites IDF-Oise). Elaboration d’indicateurs avec des professionnels de la protection de l’environnement.
Sur le site de Crépy en Valois un diagnostic sur la biodiversité sera effectué en 2012-2013. Sita espère intégrer ses sites dans une continuité écologique régionale avec une implantation de la flore et faune locale. La suppression des produits phytosanitaire sur les sites d’exploitation est une réalité et le développement naturel des différentes espèces est fortement conseillé.
L’inspecteur des installations classées a indiqué que le site de Crépy en Valois ne présente pas de problème actuellement. Monsieur CLISSON a précisé qu’un n° de téléphone est à la disposition des habitants en cas de mauvaises odeurs ou de demandes de renseignements (0800001912).
Une discussion a eu lieu sur l’opportunité :
- De l’individualisation du paiement des ordures ménagères avec une incitation financière, puisqu’un changement des mentalités est nécessaire au vu de certaines expériences dans l’Oise. Il existe également un manque de filières de recyclage en France ;
- De l’installation d’un centre de stockage de déchets à l’intérieur du bois du roi et de ce fait de la pérennité de cet espace vert.
La séance est levée.
Depuis 1978 notre association suit l’évolution du centre de stockage des déchets à Crépy en Valois. De nombreux progrès ont été réalisés dans la gestion des déchets et la préservation de l’environnement, notamment sous la pression des règlementations européennes. Toutefois nous sommes contre la multiplication de centres d’enfouissement de déchets et d’incinérateurs. La meilleure solution est celle qui privilégie la diminution et le recyclage des déchets.
Photographie du dôme et d'une partie du casier n°3 - janvier 2012