Pendant des siècles l’homme a défriché les forêts, asséché les zones humides, exterminer la faune et la flore de régions entières. Cette destruction massive s’est accélérée avec l’industrialisation de nos pays.
Le bien-être économique et les progrès scientifiques étaient les bases de nos sociétés modernes.
En Europe et en France depuis le 20ème siècle, les projets d’aménagement se sont multipliés nécessitant de plus en plus de surfaces foncières :
- Autoroutes ;
- Parcs d’attractions ;
- Centres commerciaux et zones industrielles ;
- Lotissements de maisons individuelles ;
- Aéroports etc…
La liste est longue mais depuis les années 1970 des voix se sont élevées pour essayer d’arrêter le massacre. La population a commencé à prendre conscience que les sociétés développées ne pouvaient plus continuer dans cette direction. Sous la pression de certains scientifiques, des habitants souvent regroupés en association qui ont commencé à défendre leur qualité de vie, une première loi sur la protection de l’environnement a été votée en 1976 obligeant les aménageurs à une étude d’impact pour leur projet. Si des destructions d’espèces protégées ou de sites remarquables se sont avérées nécessaires, l’aménageur doit procéder à une compensation au moins équivalente par le biais d’une acquisition foncière permettant la réalisation d’un site protégé géré sur une durée de 15 à 20 ans. Son dossier est alors instruit par le conseil national de protection de la nature qui émet un avis consultatif et propose des solutions souvent imposées par les préfets (Les ratios peuvent atteindre de 1 à 10). Malheureusement les grands aménageurs publics suivent ces obligations de compensation mais les petits projets, souvent ne sont pas compensés car les entreprises arrivent à démontrer que cette opération sera difficilement réalisable (prix, manque d’espaces naturels).
Donc les citoyens, les associations doivent rester très vigilant lorsque les décideurs politiques ou économiques décident d’un projet d’aménagement.
Depuis l’Europe a pris le relais avec la mise en place des ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique), des ZICO (zone importante pour la conservation des oiseaux), NATURA 2000, des espaces naturels sensibles (ENS), ainsi les projets d’infrastructures deviennent de plus en plus compliqués.
Actuellement, les aménageurs, les agriculteurs inquiets à juste titre de voir les meilleures terres agricoles disparaître pour cause d’aménagement du territoire et de compensation par la suite, les collectivités locales, les associations, négocient âprement au ministère de l’écologie pour instaurer de nouvelles règles.
Centrale combiné-gaz à Verberie
Par exemple des manœuvres de contournement sont mise en place par des élus locaux avec la complicité d’entreprises ou de propriétaires fonciers privés.
Citons deux cas emblématiques en vallée de basse Automne et pays de Valois, avec le projet de construction d’une centrale combiné-gaz et le projet d’installation d’un centre de stockage de déchets et d’une carrière d’exploitation de sable. Les municipalités de Verberie et de Péroy les Gombries, sous le couvert d’une modification d’un plan local d’urbanisme ou d’un schéma de cohérence territoriale, avancent leurs pions sans indiquer clairement les raisons premières de ces modifications. Ce sont des projets de taille modeste mais avec un impact désastreux sur l’environnement local protégé et sur la qualité de vie des riverains.
CDC biodiversité, un opérateur public, filiale de la Caisse des Dépôts et consignations, propose des « unités de biodiversité » à des aménageurs qui peuvent acheter ces unités sans être propriétaire du foncier. Un marché de compensation se met en place petit à petit malgré un manque d’espace foncier. Des contrats sont signés avec l’approbation du ministère de l’écologie. Ce marché se développera car la pratique de la compensation s’imposera à la suite des directives européennes de plus en plus exigeantes, du grenelle de l’environnement, des interventions des associations et des citoyens, désirant défendre une certaine qualité de vie.
Il est certain que cette procédure n’est qu’un pis-aller, mais de plus en plus contraignante, au point que certains textes gouvernementaux, laissent entrevoir des conditions plus strictes pour l’intervention des associations de défense de l’environnement. Toutefois dans l’absolu un espace naturel est irremplaçable.
A suivre