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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 14:27

 Un scénario comprenant une fermeture progressive des centrales nucléaires, remplacées par  les énergies renouvelable, est-il crédible ?

   

Une centaine d’experts ont proposé une réduction importante des gaz à effet de serre avec une fermeture rapide des centrales au fioul et au charbon, couplée à une fermeture progressive des centrales nucléaires existantes, notamment celles atteignant ou ayant dépassé les 30 ans de fonctionnement  et cela pour 2035. Ce scénario prévoit un développement massif des différentes énergies renouvelables et la mise en place d’un programme significatif de constructions neuves de basse consommation. Vers 2050, les énergies renouvelables représenteraient 80% de la production de l’électricité française avec le maintien de la production hydraulique. Le complément serait fournit par les centrales à gaz pour pallier l’intermittence de la production des éoliennes et des panneaux photovoltaïques par exemple. Seulement la consommation d’électricité devra diminuer d’une manière conséquente et une implication financière de tous les acteurs à la hauteur de ce défi sera nécessaire, puisque lors du grenelle de l’environnement, un investissement de 400 milliards d’euros avait été calculé (Que se passera t’il en cas d’arrivée massive de véhicules électriques ?). L’Allemagne est en pointe dans la réhabilitation des logements et  en moyenne, un allemand consomme 32% de moins d’énergie pour sa résidence qu’un français. Paradoxalement, en France, la production d’énergie provoque 6 tonnes d’émission de CO2 par habitant contre 10 tonnes de CO2 en Allemagne.

 cordemais-234013

La centrale thermique EDF (fioul-charbon) de Cordemais (Loire Atlantique)

 

L’électricité d’origine hydraulique a également sa place. Elle représente 12% de la production française et plus de 20% des capacités de production. Les équipements ont une durée de vie appréciable, plus d’un siècle. Les petites centrales hydrauliques sont subventionnées pendant 20 ans mais malheureusement les investisseurs et les industriels ne semblent pas intéressés. Toutefois les pouvoirs publics comptent d’ici 2020 sur 3800 MW  supplémentaires de production d’électricité d’origine hydraulique. Mais il faudra bien prendre en compte les périodes de sécheresse qui risquent de se produire de plus en plus souvent. Une mise en commun des ressources hydrauliques en Europe est recommandée avec une extension des réseaux de transport d’électricité. 

Les énergies renouvelable hors hydraulique représentent actuellement environ 6% de la production d’électricité en France (il est difficile de connaître les chiffres exacts) mais il n’est pas possible de recouvrir toute la France d’innombrables panneaux solaires, ni de planter des dizaines de milliers de mâts d’éoliennes. Toutefois, le gouvernement français a présenté en juillet 2010 un plan prévoyant, à l’horizon 2020, 23% d’énergie d’origine renouvelable avec l’objectif de passer de 16 millions de tonnes équivalent pétrole par an aujourd’hui à 36 millions de tonnes d’énergie verte.  Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, d’autant de notre pays a pris du retard dans ses prévisions, loin du Grenelle de l’Environnement.

 

 Certains experts pensent qu’un délai de transition minimum de 30 ans sera nécessaire pour pallier à la suppression des centrales thermiques polluantes et nucléaires sans aucun risque de rupture de charge d’alimentation électrique, d’autres, plus pessimistes, tablent sur une durée d’un siècle. Henri Proglio, président d’EDF, refuse d’écouter les appels à la fermeture des centrales et promet d’investir 2 milliards d’euro chaque année dans la modernisation des centrales nucléaires et 40 milliards pour l’extension de leur durée de fonctionnement (sans parler de leur démantèlement),  d’autant que l’Allemagne a décidé de fermer provisoirement  en mars 2011 sept réacteurs  nucléaires les plus âgés et que ce pays est obligé d’importer de l’électricité de France (Par malchance pour l’Allemagne la production des éoliennes a fortement chuté, faute de vent), mais les opposants pensent qu’il serait préférable de financer les énergies renouvelables.  Depuis l’Allemagne a décidé d’arrêter au fur et à mesure les centrales nucléaires atteintes par la limite d’âge.

  

La France maintient sa politique sur le nucléaire et veut garder son savoir-faire en la matière. EDF ne met pas tous ses œufs dans le même panier puisqu’une opération de radiation de la bourse de sa filiale EDF énergies nouvelles est en cours. Total a lancé une OPA amicale sur SUNPOWER, fabricant américain de panneaux solaires. AREVA affirme que les déchets radioactifs sont recyclables à hauteur de 96%  et que des recherches sont en cours pour diminuer encore ce pourcentage mais pour l’instant il reste 4% de trop.

 

usine maremotrice de la rance

 Centrale marémotrice de la Rance 

 

Les français accepteront-ils une augmentation des tarifs de l’électricité puisqu’il semble que les prix de l’électricité vont augmenter dans un premier temps avec l’abandon du nucléaire. Selon la commission de régulation de l’énergie (CRE), le coût de revient du nucléaire se situe vers 31 euros le mégawatheure, celui de l’éolien terrestre à 70 euros et le coût du photovoltaïque est encore plus élevé (Le prix du démantèlement des centrales nucléaires n’est pas incorporé dans ce calcul). Aujourd’hui, malgré des augmentations récentes, les tarifs de l’électricité en France sont plus bas que la  majorité des pays européens. Mais selon certaines rumeurs, EDF réclamerait une augmentation de 30% sur 5 ans des tarifs de l’électricité  pour financer les démantèlements futurs des centrales nucléaires et répercuter également le surcoût du soutien au photovoltaïque par le biais de la taxe de contribution au service public de l’électricité. A force d’augmentations successives, l’avantage du nucléaire au niveau du prix finira par disparaître.

 

Il ne faut pas oublier l’impact sur l’emploi de la fermeture des centrales  nucléaires puisque environ 275 000 emplois dépendent directement ou indirectement  de la filière nucléaire civile. Tous ces emplois ne disparaitraient pas aussitôt, le démantèlement  très difficile des centrales nucléaires, la gestion des centres de stockage des déchets radioactifs occuperaient des milliers d’ingénieurs et techniciens pendant des dizaines d’années (Les techniques de démantèlement des centrales nucléaires ne sont pas totalement maitrisées actuellement et l’impact financier futur n’est pas connu). Des experts de la sphère écologique espèrent la création de 200 000 emplois pour la réhabilitation énergétiques des bâtiments, la production des énergies renouvelables et la maintenance des matériels et cela dans un délai de 20 ans (les estimations sont peut être un peu trop optimistes). Une filière de recyclage devra être créée pour les éoliennes et les panneaux photovoltaïques en fin de vie.

 

Des entreprises françaises se sont positionnées sur la haute puissance garantissant le transport de l’électricité sur de longues distances et les réseaux intelligents nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique et optimiser la production des énergies renouvelables et alternatives.

 

IMGP1313

  

L’indépendance énergétique de la France (taux à hauteur de 50%) serait également au centre du débat si l’arrêt des centrales nucléaires était trop brutal et que les énergies renouvelables ne puissent compenser cette rupture de production d’électricité, obligeant un apport plus ou moins important d’électricité à partir de centrales à gaz (Le développement de gaz non conventionnels en France n’est pas envisageable actuellement). Toutefois le taux d’indépendance énergétique de notre pays est surestimé puisque l’uranium, élément essentiel au fonctionnement des centrales nucléaires vient de l’étranger. Pour mémoire, le parc nucléaire a fait passer son taux d’indépendance énergétique à 50% mais la France importe de l’étranger 98,8% du pétrole et 98% du gaz.

 

 

L’indépendance énergétique de la France ne sera effective que lorsque les carburants, les matériaux seront produits en France et les matériels également construits en France.

 

    

Dans les années 1970 et 1980 avec la grave crise sidérurgique en France, des études avaient été réalisées par des experts locaux, portant sur les énergies renouvelables et la revitalisation des bassins régionaux touchés. Des possibilités importantes de développement des énergies alternatives avaient été décelées notamment en Lorraine avec une des plus grandes forêts européennes située dans les Vosges, mais les pouvoirs publics n’avaient trouvé d’autres solutions que l’implantation d’usines de constructions automobiles. Une occasion manquée.

 

Après l’accident de Fukushima au Japon, le coût de la construction des futures centrales nucléaires sera plus élevé car les normes de sécurité deviendront encore plus draconiennes et il faudra se poser des questions au sujet des centrales se trouvant dans des pays n’ayant pas les moyens financiers et les compétences indispensables pour le contrôle, la sureté, la sécurité et la surveillance de l’atome civil (440 centrales par le monde).

L’Italie, l’Allemagne et la Suisse ont renoncé et décidé une sortie progressive de  l’énergie nucléaire avec des conséquences financières différentes selon les pays.

 

 

Les éléments du débat sont identifiés. Les  politiques, les scientifiques, les associations, les industriels, les citoyens, doivent prendre part au débat et les décideurs ne doivent pas décider sous le coup de l’émotion.  Il faut bien savoir que toutes les énergies comportent un risque : L’hydraulique transforme le paysage, l’éolien agresse le visuel, la biomasse mal maîtrisée détruira la forêt, le photovoltaïque consomme de l’espace, le nucléaire peut apporter une contamination radioactive qui détruira toute vie aux alentours et les énergies fossiles une pollution de l’atmosphère. Un équilibre devra être trouvé car les français ne sont pas prêts pour le rationnement drastique de l’énergie mais sont conscients des efforts à fournir pour réduire la consommation de l’énergie.

 

 

 

 

 

 

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